Jeu de l’Oie africainÂ
Amuser, distraire les jeunes enfants et en parallèle les pousser à se questionner puis à s’informer sur l’Afrique et sur les questions de Solidarité sont les objectifs de ce jeu.
Le pays mis en relief est le Burkina Faso.Â
1- Objectifs ludiques
Le jeune joueur parcourt un long chemin jusqu’à l’école. Il peut ainsi découvrir des paysages, des animaux, des modes de vie, des formes d’art propres à l’Afrique.
Les cases porteuses de consignes particulières mettent l’accent précisément sur ces faits de société.
Pour autant, les difficultés n’ont pas été multipliées afin de faciliter le plaisir de gagner. Le parcours se résout rapidement pour être accessible à de jeunes enfants.Â
Le choix de mêler les photos et situations de brousse à deux photos de l’école maternelle est délibéré. L’intérêt de découvrir l’Afrique se situe dans la brousse. La ville, toute typique qu’elle soit, n’offre pas les mêmes possibilités d’étonnement et de questionnements. Une école maternelle est aussi beaucoup plus rare en brousse ! Ce mélange voulu, même s’il n’est pas rigoureusement exact sur le terrain, a le mérite de mettre en évidence les réalités quotidiennes d’un grand nombre d’enfants, tout en donnant à voir une école maternelle urbaine attrayante.
2- Objectifs pédagogiquesÂ
Ils sont de trois ordres :Â
Géographie physique et humaineÂ
découverte de l’Afrique de l’Ouest
Cases :1, 4, 14, 16, 17, 24, 26, 29, 33, 35, 38, 40, 44, 47, 49, 56, 61Â
La vie quotidienne, le village, l’habitat (la concession), la faune, la floreÂ
découverte des réalités vitales
Cases : 57, 59, 63Â
Le problème de l’eau, l’isolement des villages, l’écoleÂ
Art et artisanatÂ
approche de différentes formes d’expressions artistiques
Cases : 8, 12, 22, 32, 53,Â
L’artisanat, les bronzes, les tissus, la musique, la sculptureÂ
Un peu d’humanisme
l’ouverture aux autres grâce aux notions de tolérance, de respect
Cases : 7, 51
l’approche de l’engagement par la notion de solidaritéÂ
Pour chaque domaine, l’enfant voit d’abord une image, il est alors possible d’aller plus loin en l’amenant à s’interroger sur ce qu’il voit, sur les différences avec sa vie quotidienne au Nord.
Le sujet de la Solidarité internationale ou de la Coopération pourra ensuite être abordé : notions de Nord et de Sud, notions de partage, d’engagement.
Chaque thème est repris avec les photos du jeu auxquelles s’ajoutent d’autres photos complémentaires.Â
Ce jeu a été créé au sein de l’Association « Na Semsé 87 » en vue de sensibiliser les jeunes à l’Afrique (plus particulièrement au Burkina Faso) et aux projets relatifs à la Solidarité internationale.
Il a pu être réalisé dans sa phase technique grâce à la subvention exceptionnelle accordée en juin 2014 par la Mairie de Limoges, suite au dossier que l’association avait présenté.Â
Le prix de vente du jeu sera intégralement utilisé pour l’école des Erudits, école maternelle installée à Ouagadougou au Burkina Faso et que l’association soutient financièrement, notamment en accordant à chaque famille une subvention de 50% sur le montant du repas servi chaque jour à tous les élèves.
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  Le village de brousse.Â
Les villages sont très étendus, chaque famille vit dans une concession qui comporte plusieurs maisonnettes, ressemblant à des cabanes. Les chambres et la cuisine sont toujours séparées. Le tout est entouré de murets de briques de terre sèche. L’espace intérieur forme la cour.Â
Les ustensiles de cuisine et le foyer sont dans la cour à l’extérieur de la maisonnette ; les femmes cuisinent dehors, elles font aussi la lessive dans les cours.
Les poulets sont libres, tout comme les pintades, ils entrent et sortent des maisons comme des cours.Â
A l’extérieur de la concession on peut trouver le mortier et le pilon pour broyer le mil, s’il n’y a pas de moulin à grains communal et mécanisé.
Les vélos et de multiples choses peuvent être laissés comme à l’abandon.Â
Autour de la concession se dressent les greniers à grains, ronds (surélevés pour éviter le ruissellement à la saison des pluies), au toit de paille.
Les gros animaux sont également là , les ânes, souvent entravés pour qu’ils ne se sauvent pas, et les zébus éventuellement.Â
A l’image 40, derrière l’arbre, on aperçoit un mur de briques avec de petites ouvertures triangulaires : il peut s’agir d’une forge, d’un hangar pour le moulin à grains. Les petites ouvertures facilitent l’aération.Â
Les concessions sont souvent très distantes les unes des autres. Dans le village sont regroupés les bâtiments de l’école, le petit bâtiment qui sert de cuisine, les logements de maîtres. Plus loin on trouvera le dispensaire, le dépôt pharmaceutique, la maternité, plus loin encore l’espace du marché.
Les points d’eau sont dispersés, en fonction des « quartiers », peu visibles pour qui n’est pas habitué !Â
La faune et la flore.Â
Les animaux sont presque toujours utilitaires : poulets, pintades, zébus, cochons.
L’âne a un rôle très particulier : il sert à de multiples tâches.
La première est de porter ou de traîner les charges, notamment en brousse les réserves d’eau. Les enfants ou les femmes se chargent aussi de la corvée, souvent à pied avec, au retour, le jerrican sur la tête, mais il arrive que l’âne soit utilisé pour aller au forage.
Il peut aussi traîner des branches, la récolte de sorgho ou de mil.Â
A la ville, l’âne est également utilisé pour tous les transports lourds, pour le ramassage des ordures.
Le soir, sur certaines routes on peut voir des cortèges de charrettes emplies de bois ; elles vont à Ouagadougou vendre le bois pour la cuisine. Les charrettes sont extrêmement chargées et les conducteurs doivent s’arrêter pour faire reposer les ânes, et même les dételer.
Les images 26 et 47 présentent la tourterelle rose, très répandue, et un zèbre, rencontré au Parc animalier de Ziniaré.
Autour de Ouagadougou, il y a la mare sacrée des crocodiles, on peut aussi voir fréquemment des vautours, même dans la ville, à la recherche de déchets à manger.
De drôles de petits lézards au corps presque transparent courent sur les murs, aussi bien dans les bâtiments qu’à l’extérieur, ce sont les margouillats, une sorte de gecko. Les petits coussinets « collants » sous leurs pattes leur permettent de tenir sur des surfaces lisses et verticales !
D’autres animaux existent au Burkina, dans des zones plus éloignées des villages photographiés ici ou de Ouagadougou.Â
La savane présente des plantes sèches, courtes, sur un sol aride.
Les villageois plantent du sorgho, du mil, du maïs, la récolte est souvent minime, si les pluies ne sont pas tombées au bon moment ou trop fort.
Près des retenues d’eau (temporaires jusqu’à la saison sèche), les femmes, le plus souvent, ont des activités de maraîchage, et produisent tomates, aubergines, haricots, riz.
Aux champs, on trouve aussi des arachides.
Les noix de kola sont très appréciées, on les offre lors de cérémonies, c’est un cadeau prisé. On les mastique, leur goût est cependant, pour nous, amer !Â
Les images 4 et 49 présentent un palmier et un baobab ; avec les manguiers, ces arbres sont très répandus.
Le baobab donne des fruits appelés « pains de singe », qui réduits en farine ou préparés en petits morceaux sont très nourrissants et reconstituants.Â
Les images 17,35 et 61 montrent des nénuphars sur une mare, une fleur de frangipanier, très odorante et des luxuriantes bougainvillées. A Ouagadougou, de nombreuses maisons sont entourées de haies de bougainvillées, aux couleurs variées du rose au rouge vif.
L’artisanat
L’artisanat est riche et varié : il passe par le travail du fer, du bronze, des matériaux de récupération.
Les images 8 et 53 mettent en évidence l’ingéniosité des artistes qui récupèrent canettes, bidons, ressorts en tout genre pour donner vie à des sauterelles, mouches et autres insectes suggestifs !
La fabrication des bronzes est passionnante, les images 22 et 32 en donnent un aperçu.
La technique est celle de la cire perdue.
L’artiste crée d’abord son sujet en cire d’abeilles, après séchage à l’air libre, il enduit la forme de terre argileuse mêlée de crottin, de manière à obtenir une gangue épaisse, dans laquelle il pratique une petite cheminée.
La deuxième étape consiste à faire « cuire » cette forme grossière dans un grand foyer à même le sol. Quand la forme a bien chauffé, l’artiste l’attrape avec de grandes tenailles et vide la cire qui a fondu. Il peut garder cette cire pour d’autres créations.
Vient ensuite la fonte du cuivre et des métaux récoltés. Dans une grande bassine, le feu chauffe de manière intensive. Dans un récipient plus petit, le creuset, le cuivre et les métaux attendent. Au fur et à mesure de la montée en chauffe, les métaux fondent, en se tordant, avec des couleurs et des reflets parfois un peu fantastiques !
La phase finale peut commencer, tandis que l’aide tient la forme en présentant la petite cheminée en l’air, le second artiste verse délicatement le métal en fusion (et à une chaleur intenable) dans le trou. Quand le métal déborde, l’objet est rempli, il ne reste plus qu’à laisser refroidir…
Après on casse la gangue et l’objet créé apparaît, il faudra encore ébarber, polir, refaire un bain d’acide à certains endroits si on veut une couleur verte ou marron clair sur certaines parties de la statue par exemple.
Des artistes travaillent aussi le bois, l’argent, le cuir, le tissu, comme les poupées du jeu. Quant aux cases-tissu, ce sont des morceaux de wax, le tissu africain par excellence qui présente toujours des couleurs ou des motifs colorés et chatoyants. Les femmes achètent trois « pagnes », c’est-à -dire une pièce de tissu de 5 mètres, avec laquelle elles pourront réaliser une jupe, un haut et un turban assorti.
D’autres artistes créent des motifs spécifiques avec des techniques étonnantes comme le batik ou le bogolan.
Des créateurs ont aussi imaginé des sculptures « street-art » avec des réservoirs de motos, des ferrailles, des pièces de moteur, etc.
Des ateliers proposent des sacs réalisés avec des fibres obtenues en tressant puis en tissant les sacs en plastique qui envahissent tout l’espace public.
La musique est également bien présente. L’image 12 montre un joueur de cora. Il est d’ailleurs vêtu d’un habit en tissu bogolan.
La cora (parfois kora) est l’instrument des griots d’Afrique de l’Ouest !
Une calebasse et des cordes constituent ce long instrument, à la sonorité si particulière.
Existent aussi le balafon, sorte de xylophone en bois posé sur des calebasses pour la résonance, et le djembé, en peau de chèvre ou d’antilope.
L’école
Au Burkina Faso, il y a six classes à l’école élémentaire :
CP1 et CP2
CE1 et CE2
CM1 et CM2
Dans les villages, l’école est souvent isolée, les enfants viennent à pied de loin, parfois plusieurs kilomètres. Il arrive que le repas qu’ils prendront à midi soit le seul vrai repas de leur journée.
Des mamans préparent la nourriture (céréales, pâtes, riz) et la répartissent dans des petites gamelles, chacun retrouve la sienne le moment venu.
La classe est toujours chargée, souvent 50 élèves, parfois même 90 …
Les enfants sont très sages, les bras croisés quand ils écoutent, ils sont souvent 3 par table-banc au lieu de 2…Ils mémorisent les leçons à haute voix en répétant plusieurs fois tous ensemble.
A Ouagadougou, l’école maternelle s’appelle « Centre d’Eveil et d’Education préscolaire privé », cela signifie que l’Etat ne finance pas la structure, comme pour 95% des écoles maternelles.
Les enfants sont accueillis à partir de 3 ans, ils ont classe le matin, déjeunent à midi et repartent chez eux à 14h.
Le port de l’uniforme est conseillé, chaque école choisit son tissu, souvent bleu à carreaux, chaque famille est libre du modèle.
A l’école des Erudits, le mobilier scolaire est coloré, adapté aux petits. Un bac pour se laver les mains a été installé dans la cour, une fontaine à eau est à disposition dans la classe. Ce sont des installations appréciées.
Les enfants font parfois des sorties pédagogiques, comme par exemple la visite du parc animalier de Ziniaré ou le Musée de la Femme sur la même commune. Ils partent pour la journée, piquent-niquent, chantent dans le car au son du djembé ou des calebasses décorées de cauris ou de capsules de bouteilles !
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